Vautrait de Falandre
(1895 - 1942)
Maître(s) d'équipage | Alphonse de Falandre (1895 - 1942) |
Territoires | Forêt de Moulins-Bonsmoulins, Forêt de Saint-Evroult, Forêt d'Ecouves, Forêt de Perche-Trappe, Forêt de Gouffern, Forêt de Bellême |
Fanfare(s) | La Falandre |
Historique | En 1895, Alphonse de Falandre achetait la meute du vautrait de M. de Tertu. Il reprit également les forêts fréquentées jusqu’alors par cet équipage. Cela représentait près de 13 000 hectares, répartis sur les massifs du Perche, de la Trappe, de Bellême, de Moulins, etc. M. de Falandre devint aussi louvetier en lieu et place du comte de Tertu, son parent. L’élégante tenue bleue marengo, parements ciel fut conservée. Si l’équipage de M. de Tertu avait pu chasser quelques loups, celui de M. de Falandre se cantonna au sanglier. Il fut un vautrait exclusif et performant.
Tiré de l'ouvrage Deux Siècles de Vènerie à travers la France - H. Tremblot de la Croix et B. Tollu (1988)
À Falandre, dans l’Orne, le maître d’équipage fit construire un beau chenil, moderne et pratique. Cependant, plusieurs autres chenils furent utilisés en fonction des territoires : La Grande Noé dans le Perche, La Haute Chesnaye dans la Sarthe, La Casaquinerie en Ecouves, etc.
Les chiens du Vautrait de Falandre furent servis par de très grands piqueurs. Lors des années qui suivirent la création de l’équipage, La Trace, Henri Poiroux puis Paul Pézard furent engagés par M. de Falandre. En 1905, La Brisée arriva de l’Equipage de Villebon qui chassait à Dreux. De petite taille et d’origine modeste, il était perçu en son temps comme l’une des plus belles trompes parmi les piqueurs français. Ses facéties lui avaient valu le surnom du Démoniaque (sobriquet un brin moins « vènerie » que celui de La Brisée). En 1911, il eut un jour plusieurs côtes brisées après avoir été écrasé par son cheval, sous lequel il était tombé. Lors de la chasse suivante, méprisant les recommandations médicales, il quitta son lit et se présenta en carriole durant la chasse. Il emprunta le cheval de relais d’un bouton pour être présent aux abois… Peu lui importèrent les remontrances de son patron.
À la veille de la Grande Guerre, Alexandre Cavillon entra à son tour à l’équipage comme premier piqueur. Il devait rester jusqu’en 1926. Lui qui venait du Rallie Vallière, n’avait rien de démoniaque ni de diabolique. D’une imperturbable prestance, Alexandre mena ses subalternes avec une saine autorité. Dix ans après son départ du Vautrait de Falandre pour servir l’équipage de cerf de Bertrand de Vallon, il devait mourir dans de tragiques circonstances. Il fut victime d’un malaise cardiaque au moment des abois du dernier animal que ses chiens avaient pris, au son funeste de L’Hallali Par Terre.
Point de grands piqueurs sans bon chien. Le vautrait de M. de Falandre n’en manquait pas. D’abord forte de 80 bâtards normands poitevins puis renforcée par de solides chiens anglais après 1918, la meute compta dans ses rangs de fameux chiens de vènerie. Le maître d’équipage les avait voulus forts, vigoureux, endurants, dotés d’importantes capacités physiques, rapides, mordants. On a dit que la gorge des chiens pâtit fortement de cette sélection : peu criants, ils étaient parfois difficiles à suivre en forêt. Ce problème fut réglé par un habile élevage lors des dernières années. Un chien nommé Chambertin se fit notamment remarquer : croisement d’une lice de Chambray et d’un Foxhound, il fut un chien de change de sanglier hors pair. En fin de carrière, doyen de la meute, il était encore utilisé comme rapprocheur. Il mourut à la chasse en janvier 1913.
Le chien Chambertin - Photo tirée de Le Sport universel illustré
Durant son existence longue de presque 50 ans, le Vautrait de Falandre ne fut pas épargné par les difficultés qui étaient le lot des équipages de l’époque : terribles pneumonies au chenil après la guerre 14-18 et en 1934, difficultés économiques dans les années 30, etc. M. de Falandre dut céder un important lot de chiens à Gaston Lévy, propriétaire du très luxueux Equipage de Frémont. Le maître d’équipage mourut en juin 1944.
Furent associés : de 1895 à 1905, le comte Jean de Falandre ; de 1912 à 1914, M. J. Delapalme ; de 1936 à 1942, le comte Henri de Falandre de l’Equipage Falandre. Les chiens sauvés pendant la guerre servirent à la remonte de l’Equipage Kermaingant en 1946.
(Gaspar Soulat - Texte tiré du supplément au numéro 218 de la revue Vènerie) |
Race(s) de chiens | Bâtard |
Anglais | |
Bâtard Normand-Poitevin | |
Chenil | Château de Falandre 61380 Moulins-la-Marche (1895 - 1942) |