Vautrait Bertin
(1898 - 1933)
Maître(s) d'équipage | M. André Bertin (1898 - 1933) |
Territoires | Forêt de Dreux, Divers |
Devise(s) | Boutez en Avant. |
Fanfare(s) | La Bertin |
Historique | Le Vautrait Bertin fut un équipage exceptionnel. Son fondateur, André Bertin, avait été bouton chez le marquis de Chambray. Il fut ainsi à très bonne école. Aussi, en 1898, c’est avec de beaux chiens type Chambray que le vautrait de MM. André et Jacques Bertin (frère d’André) fut monté. Des chiens anglais de l’Equipage de Villechétive vinrent compléter la meute. Ces mêmes chiens avaient été achetés auprès d’Alexandre Servant au moment de la démonte de son grand vautrait en 1893. Ainsi, cohabitaient dans un même chenil les fameux chiens Chambray (manteau blanc et orange, larges oreilles) et les robustes descendants des célèbres Foxhounds, sélectionnés avec un souci du détail inégalé par Alexandre Servant (manteau noir, oreilles carrées). Les installations se trouvaient à Flins dans les Yvelines et à Vernon dans l’Eure. L’équipage chassa à Dreux, aux Roseaux, aux Moulinards, en forêt d’Ivry, à Senonches, etc.
Le Vautrait Bertin vu par Arnaud Fréminet - Don de Arnaud Fréminet à la Société de Vènerie
Avec des tels chiens, peu à peu croisés entre eux, le succès vint rapidement. Cependant, l’ascension du Vautrait Bertin connu un brutal coup d’arrêt en 1907 : la meute, alors composée de 125 chiens, fut entièrement décimée par la rage. Tout était à recommencer. L’équipage fut remonté sur les mêmes fondations : bâtards de Chambray et chiens anglais. On les disait à la fois puissants et gracieux, requêrants et éveillés, ayant une voix profonde, performants malgré les difficultés de certains territoires vallonnés fréquentés par le vautrait. On attaquait toujours de meute à mort. Bien entendu, l’équipage rentra de nouveau en sommeil en 1914. Vers 1920, André Bertin avait réussi à recréer un lot de chiens au sein duquel demeuraient des chiens blanc et orange – mais qui n’avaient plus rien à voir avec les Chambray. L’équipage chassait dans le Vexin et en déplacements dans l’Oise. En 1929, le vautrait fit l’acquisition de nouveaux chiens achetés auprès du Rallie Bourbonnais qui avait interrompu ses chasses, faute de sangliers...
Les nombreux boutons de cet équipage et les personnalités qui suivaient les laisser-courre témoignèrent du luxe inouï avec lequel ils étaient reçus. L’écrivain cynégétique René de Martimprey, qui assista plusieurs fois aux sorties du vautrait, résuma : « Quiconque a suivi ses chasses ne saurait oublier la tenue splendide de l’équipage, la façon vraiment remarquable dont le bois était fait et les brisées données, le brio des menées, toujours soutenues par d’éclatantes fanfares, et, aussi, avec reconnaissance, les plantureux goûters offerts par petites tables, au moment de la curée. » Voilà qui a de quoi faire regretter au lecteur la glorieuse époque du Vautrait Bertin.
Cet équipage put compter sur de grands piqueurs : La Verdure, bonne trompe, et Piqu’Avant. Ce dernier (qui se nommait Pierre Trotignon à la ville) avait été considéré en son temps comme le meilleur piqueur de sanglier qui soit. Petit, ayant un physique de jockey, il était originaire du Nivernais. Entré valet de limier à l’équipage, il avait été fait premier piqueur par André Bertin juste avant 1914. Bon cavalier, il s’occupa du dressage des chevaux de l’armée pendant la Grande Guerre. Très apprécié des boutons, il reprit sa place au sein de l’équipage lors de la remonte après la guerre. Il était secondé par La Feuille et Débucher, son fils. Sur le conseil de M. Bertin qui avait cessé de chasser, Piqu’Avant accepta finalement de finir sa carrière auprès du duc de Westminster malgré la fidélité qu’il avait promis à son patron de toujours.
La tenue du Vautrait de M. Bertin était rouge, parements vert clair. Le bouton portait la fière devise « Boutez en avant ! ». Lorsqu’il démonta son grand équipage, trente-cinq années après la création de celui-ci, André Bertin se retira complètement du monde cynégétique. Il ne voulut plus s’intéresser à la chasse et ne laissa aucun écrit.
(Gaspar Soulat - Texte tiré du supplément au numéro 218 de la revue Vènerie)
A droite, André Bertin - Don de M. B. Noblet à la Société de Vènerie
En 1901, les piqueurs sont Barnier, Louis Gonot (25 ans) et Eugène Maizel (27 ans). Gustave Robillard (28 ans) et Edouard Debouve (18 ans) sont valets de chiens (Sources : L.-G. Siclon). |
Race(s) de chiens | Bâtard |
Anglais | |
Chambray | |
Chenil | La Garenne-Flins 78410 Flins-sur-Seine (1898 - 1933) |