Rallye Toujours de l'Avant
(1892 - 1906)
Maître(s) d'équipage | M. Léon de La Biliais (1900 - 1904) |
M. Joseph de Tinguy (1892 - 1906) | |
Territoire | Divers |
Devise(s) | Toujours de l'Avant. |
Historique | Joseph de Tinguy (né en 1863), fondateur de ce bel équipage, était le fils d’Henri-Louis de Tinguy. Ce dernier fut un veneur de loups, exclusif et passionné. Il chassa cet animal en Vendée, aux environs de Mouilleron-le-Captif puis, quand le canidé s’y fit rare, dans la région de Pleucadeuc dans le Morbihan. Henri-Louis, surnommé « Tinguy- Le-Loup », était un personnage de roman. Tant et si bien qu’il inspira son chevalier des Quatre-Lys à Georges Bordonove pour son livre Chien de Feu. Par sa mère, Joseph était également le neveu du célèbre Auguste de Chabot. Enfin, son grand frère, Georges, fut l’un des plus grands chasseurs de loutres. Passionné par le mustélidé aquatique, il rédigea plusieurs traités consacrés à sa vènerie et recevra lui le sobriquet de « Tinguy-La-Loutre ». C’est dans cette très cynégétique ambiance familiale qu’évoluait Joseph de Tinguy.
Studio Delton - Le Rallye Toujours de l'Avant - Société de Vènerie
Installé avec sa famille au domaine de La Cantinière, entre Challans et La Roche-sur-Yon, Joseph bâtit son équipage de lièvre grâce à la chienne Perçante, offerte par son cousin M. Savary de Beauregard, fondateur de l’Équipage du Deffend. Perçante était une descendante des Beagles ramenés d’Angleterre par Auguste de Chabot et d’éléments acquis auprès de Paul Caillard, éleveur de renom. La première portée fut satisfaisante mais on dût par la suite régler d’importants problèmes liés à un excès de consanguinité et à des retrempes hasardeuses.
Vers 1900, alors que l’équipage était à son zénith, on comptait une trentaine de Beagles-Harriers au chenil. Mesurant 40 cm, ils étaient rapides mais très gorgés. La chienne Glory était l’une des plus belles de la meute, qui était servie par Pierre Sorin, piqueur à pied. Ce dernier avait notamment la charge de conduire l’étonnante voiture attelée conçue spécialement pour le transport des chiens. Elle était divisée en trois étages distincts et pouvait accueillir 45 Harriers. Le véhicule astucieux fut photographié par le fameux Studio Delton. Un homme d’écurie, Auguste Gaudin, avait pour mission de tenir les chevaux lorsque les maîtres en descendaient pour aider la meute à relever son défaut. À la chasse, on retrouvait le maître d’équipage ainsi que Léon de La Billiais, associé, et une quinzaine d’invités habituels. Les maîtres suivaient les chiens de très près.
L’équipage de M. de Tinguy découplait en plein bocage vendéen dans un beau décor de haies, de bosquets, de talus et de ruisseaux. Les lièvres étaient généralement pris en une heure mais les sorties longues de trois ou quatre heures n’étaient pas rares.
Joseph de Tinguy mourut prématurément en 1907 à l’âge de 44 ans. La plus grosse partie de sa meute fut vendue à Charles Philippe, veneur original, excellent cavalier, dont l’équipage breton était monté à l’anglaise et qui convoitait aussi bien le renard que le lièvre. Quelques chiens furent récupérés par Henri Nodler, dont le Rallye Bel-Accueil était installé en Isère et chassait dans la voie du lièvre sur un territoire vallonné et de ce fait très difficile.
La plus jeune fille de M. de Tinguy, Marie-Antoinette, connut un destin surprenant et fort éloigné des bruyants chenils et des écuries odorantes de La Cantinière. Sportive, elle figura au palmarès de plusieurs courses à pied organisées à Paris. Elle partit ensuite pour les États-Unis afin d’y travailler comme gouvernante. Elle deviendra finalement officier de renseignement de l’armée américaine pendant la Seconde Guerre mondiale...
(Gaspar Soulat - Texte tiré du supplément au numéro 224 de la revue Vènerie) |
Race(s) de chiens | Beagle |
Harrier | |
Basset à poil ras | |
Chenil | Château de La Cantinière 85670 Saint-Paul-Mont-Penit (1892 - 1906) |