Equipage A Gascon Normand

(1887 - 1927)

Maître(s) d'équipage François Gérard (1924 - 1927)
Maurice Gérard (1887 - 1923)
TerritoiresMassif landais, Normandie, Sur invitations
Devise(s)A Gascon Normand.
Fanfare(s)La Gérard
Historique

Cet équipage fameux est connu sous plusieurs dénominations. Lorsqu’il est installé en Normandie, près de Bayeux, il est pertinent de l’appeler « Équipage de Maisons », du nom de la belle propriété où se trouve le chenil. Toutefois, puisque nos veneurs normands se rendent régulièrement dans les Landes, à Castillon, en début ou fin de saison, pourquoi ne pas nommer leur structure « Équipage de Castillon » ? L’appellation la plus évocatrice, puisqu’elle met en avant le charismatique fondateur, est peut-être « Équipage du baron Gérard ». Cependant, nous préférons à toutes ces désignations celle de « Équipage A Gascon Normand » puisque cette fière devise, qui semble empruntée à Alexandre Dumas, figure sur le bouton. Elle résume la double attache géographique de Maurice Gérard et de son équipage.

 

L'équipage du baron Gérard - Don à la Société de Vènerie

 

Monté en 1887, l’Équipage A Gascon Normand connut ses plus belles heures au début du XXème siècle. Le baron Gérard avait créé une meute de 30 à 35 petits Beagles-Harriers. Ils venaient d’Angleterre ou du chenil girondin de Mios, où Adolphe Labadie avait créé une race pour le lièvre très renommée. Édouard Guy du Passage les présentait comme « assez communs, ronds dans leur poitrine, manquant d’encolure et de distinction dans la tête mais montrant de réelles qualités à la chasse ». Par d’heureux croisements avec du sang Chabot et Querqui, on parvint plus tard à une meute homogène aux proportions parfaites. Certains décrivirent les fruits du travail d’éleveur du baron Gérard comme des réductions miniatures de beaux chiens de grande vènerie. Par ailleurs, M. Gérard cédait à M. Grandin de L'Epreuvier les sujets de sa meute qui excédaient les 45 cm.

 

À la chasse, les jeunes disposaient de toute une saison pour montrer leurs qualités. Si les résultats étaient satisfaisants à la fin de cette épreuve, ils étaient gardés comme reproducteurs et poursuivaient leur carrière au sein de l’équipage. Celui-ci devint fort efficace. Méfions-nous des statistiques mais signalons qu’entre 50 et 70 lièvres étaient pris chaque saison alors que la meute était découplée sur des territoires très différents (Normandie, Landes, parfois Touraine et Bourbonnais). En 1905, cinq chevreuils furent pris consécutivement à la suite d'un pari. Raoul, considéré par tous comme un excellent piqueur, formait avec le maître d’équipage une paire de veneurs passionnés. Il avait été embauché lors de la démonte de l’équipage de Nathaniel Johnston en 1890. Raoul était un homme à la silhouette imposante. Comme tous les grands piqueurs chassant avec des chiens anglais, il était missionné pour faire le voyage d’outre-Manche. Il y choisissait les Beagles de l’équipage du baron.

 

Chasse dans les Landes (Equipage de Fleurus et du baron Gérard) - Archives de la Société de Vènerie

Chasse dans les Landes (Equipage de Fleurus et du baron Gérard) - Archives de la Société de Vènerie

 

Le baron Gérard, propriétaire terrien et agriculteur, député du Calvados de 1902 à 1919, était un personnage apprécié. Il était respecté de ses adversaires politiques – alors que chacun sait la violence de la vie publique sous la IIIème République. À la fin des journées passées à Paris, il se précipitait dans le train de nuit pour retrouver ses lièvres et ses chiens. Il chassait quatre jours par semaine. À sa mort, en 1924, son fils François reprit le fouet. Il mourut prématurément cinq ans plus tard. Ce fut la fin de cet équipage de lièvre exceptionnel.

 

(Gaspar Soulat - Texte tiré du supplément au numéro 224 de la revue Vènerie)

 

Autres noms usuels : Équipage du baron Gérard, Équipage de Maisons, Équipage de Castillon.

Race(s) de chiens Beagle Harrier
Chenils Château de Castillon 40110 Arengosse (1887 - 1927)
Château de Maisons 14400 Maisons (1889 - 1927)
LièvreChevreuil