Equipage des Gouttes

(1816 - 1951)

Maître(s) d'équipage M. Antoine Clayeux (1945 - 1951)
M. René Clayeux (1872 - 1934)
MM. Louis, Félix et Edmond Clayeux (1840 - 1872)
M. Jean Clayeux (1816 - 1840)
TerritoiresForêt d'Aulnay, Forêt de Bagnolet
Devise(s)Les Gouttes jamais en déroute.
Fanfare(s)La Clayeux ou La Fanfare des Gouttes
Historique

Cet équipage du Bourbonnais fut fondé par Jean Clayeux. La meute était installée au château des Gouttes, bâtisse Renaissance construite à 30 kilomètres au sud de Moulins, dans l’Allier. Durant les 60 ans qui succédèrent à la création de l’équipage, on chassa surtout le sanglier, le lièvre, parfois le loup. On sortait sans tenue fixe et sans bouton identifié.

 

Repris par les fils de Jean, l’équipage poursuivait les ragots de passage avec des griffons vendéens et nivernais – types de chien prisés par les louvetiers de la région pendant la seconde moitié du XIXème siècle. L’équipage Clayeux connaissait alors les tribulations communes aux vautraits provinciaux de l’époque : des chasses dangereuses, des sangliers retors (auxquels on donnait parfois des surnoms effrayants), des parcours légendaires dont les paysans entretenaient la mémoire au coin du feu. Vers 1875, la tenue bleue à retroussis rouges fut adoptée.

 

Au chenil des Gouttes - Illustration tirée de l'ouvrage Deux Siècles de Vènerie à travers la France - H. Tremblot de la Croix et B. Tollu (1988)

 

A partir de 1880, on se consacra à la vènerie du chevreuil, celle qui nous intéresse ici. Dès les années 1850, de beaux saintongeois étaient arrivés au chenil des Gouttes. Un chien remarquable, Chicano, servit de souche à l’élevage des blanc et noir des Clayeux. Fins de nez et intelligents, ils excellèrent rapidement dans le courre du petit cervidé. Matador, qui avait Chicano pour ancêtre et une lice anglaise pour mère, fit merveille à l’équipage pendant dix ans. Chose tout à fait étonnante : il était si supérieur à ses frères que Louis Clayeux, son maître, dut lui faire porter un collier lesté à la chasse pour l’empêcher de courir seul son animal… Fanfaro, son fils, fut également un chien de change remarquable au chevreuil. Après 1918, Domino et Duchesse, tous deux descendants de Chicano, furent utilisés pour reconstituer l’équipage ainsi que la meute du Rallye Chapeau, équipage ami et voisin.

 

René Clayeux prit la tête de l’Équipage des Gouttes en 1872. Il fut la figure majeure de cette structure. Il devint un très grand veneur de chevreuil, à l’instinct sûr, anticipant naturellement les ruses de l’animal, tout en laissant une grande liberté à ses chiens qu’il connaissait parfaitement et qu’il sélectionnait avec sévérité. M. Clayeux avait le regard doux et une longue barbe de soie, qui deviendra blanche à la fin de sa vie. On a dit qu’il accueillait avec courtoisie et une grande gentillesse les invités. Il chassa à cheval jusqu’à l’âge de 88 ans.

 

À l’Équipage des Gouttes, les maîtres se contentèrent toujours d’un employé unique. Arrivé en 1895, le piqueur Legrand, dit Lafeuille, fut le plus important de tous. Il succédait à Péjoux, dit Trotty – qui finira sa carrière auprès d’Emmanuel Le Couteulx de Canteleu puis d’Anatole Bardin – et à Bacquelot, que l’on retrouvera auprès de la belle meute de griffons de M. Frossard après son passage chez les Clayeux. Lafeuille servit la meute des Gouttes pendant près de quarante ans. En retraite, installé près du chenil, il venait volontiers bavarder avec ses anciens patrons.

 

Equipage des Gouttes - Tiré de l'ouvrage Deux Siècles de Vènerie à travers la France - H. Tremblot de la Croix et B. Tollu (1988) - 3

Chiens type Clayeux - Illustration tirée de l'ouvrage Deux Siècles de Vènerie à travers la France - H. Tremblot de la Croix et B. Tollu (1988)

 

Beaucoup des chiens de l’équipage furent cédés à la famille de Roüalle en 1934.

 

(Gaspar Soulat - Texte tiré du supplément au numéro 226 de la revue Vènerie)

Race(s) de chiens Griffon
Bâtard Saintongeois
Vendéen
Chenil Château des Gouttes 03220 Jaligny-sur-Besbre (1830 - 1951)
ChevreuilSanglierLièvreRenardLoup