Equipage Chezelles
(1840 - 1914)
Maître(s) d'équipage | Richard de Chezelles (1912 - 1914) |
Albert de Bertier (1910 - 1912) | |
Étienne de Chezelles (1899 - 1910) | |
Henry de Chezelles (1895 - 1899) | |
Gaëtan de Chezelles (1887 - 1895) | |
Roger, Arthur et Henry de Chezelles (1840 - 1887) | |
Territoires | Forêt de Saint-Gobain - Coucy-Basse, Forêt d'Ourscamps, Forêt d'Halatte, Forêt de Villers Cotterêts, Forêt de Brotonne, Forêt de Roumare, Forêt de Dreux, Forêt de Lyons, Forêt d'Eawy |
Devise(s) | Picard Piqu'hardi. |
Fanfare(s) | La Chezelles |
Historique | Résumons brièvement les premières années de l’équipage des Chezelles. Vers 1840, Roger de Chezelles, tout jeune veneur picard à l’abri du besoin, montait une première structure pour chasser le lièvre. Avec l’aide de son piqueur Feuillette, Roger mit aussi ses chiens dans la voie du chevreuil. Après des débuts prometteurs, il s’initia à la vènerie du sanglier puis rejoignit le beau vautrait du baron Henri de Poilly, installé à Folembray. Sur le bouton de cet équipage figurait la formule « Picard Piqu’hardi ». La devise sera conservée par Roger et ses frères, Arthur et Henry, et par toute la dynastie Chezelles.
(Découplé de l'Équipage Picard Piqu'hardi en forêt de Compiègne aux Mares-de-Jaux - 1890 - 1893 - Joconde - Senlis - Musée de la Vénerie)
Jusqu’à l’avènement du Second Empire, les Chezelles découplèrent en forêts de Coucy ou de Saint-Gobain, alternant la voie du cerf et celle du sanglier. Durant cette période difficile à synthétiser, les trois frères s’associèrent à des chasseurs de grand talent : toujours Henri de Poilly puis Émile de Songeons ou Auguste Thélu. Voilà pour les débuts de ce qui allait devenir l’un des équipages dont les maîtres furent parmi les plus instruits et les plus respectueux des vieilles traditions de la vènerie française.
À la faveur de la stabilité engendrée par l’avènement de l’empire de Napoléon III, Roger, Arthur et Henry mirent sur pied un grand équipage de cerf. On loua la forêt de Villers-Cotterêts, tout en se déplaçant en Chantilly, Halatte, Ermenonville ou Compiègne. Le chien Chezelles type était le fruit d’un métissage complexe. On retrouvait du sang anglais (via les chenils des ducs de Beaufort et de Rutland), des origines poitevines et saintongeoises mais aussi une vieille souche de chiens tricolores normands (bâtis en force pour affronter les loups d’antan). La tenue choisie fut bleu sombre – parements ventre-de-biche pour les maîtres, rouges pour le personnel.
En 1864, l’équipage prit place à l’hostellerie de La Croix d’Or, un ancien relais de poste de Villers-Cotterêts. L’endroit devint un lieu emblématique de la vènerie cotterézienne. Vingt après l’installation des Chezelles, Alexandre Servant y hébergea ses chiens. Plus tard, lorsque les Menier organisèrent un très beau complexe tout dédié à la réussite de leur meute, ils firent construire un bâtiment moderne sur l’ancienne verrerie de Villers-Cotterêts. Le chenil Chezelles-Servant, lui, est aujourd’hui occupé par l’hôtel Le Régent.
En forêt, les Chezelles étaient très investis. Ils laissaient peu de place à leurs piqueurs, Bonnet puis Cauvin. Les deux plus jeunes de la fratrie, Arthur et Henry, encadraient les chiens au plus près. En retrait, Roger intervenait au besoin pour aider la meute à travailler son défaut.
Ne rentrons pas dans les détails de la complexe histoire des porteurs du bouton Picard Piqu’hardi. Signalons seulement que, peu à peu, Roger et Arthur, très occupés par leurs activités professionnelles, délaissèrent l’équipage et qu’après bien des péripéties, Gaëtan de Chezelles, neveu de Roger, se retrouva à la tête de l’équipage en 1887. Le Picard Piqu’hardi fut déplacé à Glaignes, dans un superbe chenil. Pour embellir son château, Gaëtan commanda à Gustave Parquet le grand tableau intitulé Un découplé de l’Équipage Picard Piqu’hardi en forêt de Compiègne, aujourd’hui conservé à Senlis. Monsieur Gaëtan, jeune maître d’équipage, très apprécié, découplait en Ermenonville, Compiègne, Laigue et Ourscamps. Il mourut précocement à l’âge de 33 ans.
Carte postale (1900-1914) - Collection Claude Alphonse Leduc
En 1895, ce fut donc son père, Henry, qui reprit brièvement le fouet. La vieille maison sera finalement dirigée par Étienne de Chezelles, second fils d’Henry puis par Richard, petit-fils d’Henry. Ces derniers couplèrent beaucoup avec d’autres équipages : celui du prince Murat, du Francport, des Menier et de Bertrand de Valon. La dernière chasse de l’équipage eut lieu au printemps 1914. La Grande Guerre emporta Richard de Chezelles ainsi que Julien Picard, piqueur en second, six boutons et des dizaines de suiveurs.
En 1894, Henry de Chezelles avait fait paraître Vieille Vénerie, sorte d’exigeant manuel de savoir-vivre à l’attention des veneurs. L’ouvrage expose mille usages à respecter pour faire honneur aux anciennes traditions. L’auteur y affirme la chose suivante : « La vènerie n’est pas un art de fantaisie. »
(Gaspar Soulat - Texte tiré du supplément au numéro 236 de la revue Vènerie - Décembre 2024) |
Race(s) de chiens | Bâtard Anglo-Normand |
Chenils | Château de Frières 02300 Chauny (1840 - 1887) |
Château de Glaignes 60129 Glaignes (1887 - 1914) | |
Hostellerie de La Croix d'Or 02600 Villers-Cotterêts (1864 - 184) |



