Equipage de Bois-Sorin
(1830 - 1939)
Maître(s) d'équipage | Mme Perreau de Launay (1920 - 1939) |
M. Louis Perreau de Launay (1920 - 1939) | |
M. Gustave Chevallereau fils (1872 - 1914) | |
M. Gustave Chevallereau père (1865 - 1872) | |
Territoire | Territoires privés |
Devise(s) | Toujours gaiment. |
Fanfare(s) | Les Adieux de Fougeré, La Bois-Sorin, La Terre-Neuve |
Historique | Cet équipage vendéen était installé au domaine de Bois-Sorin, au sud-est de La Roche-sur-Yon. Il remonte aux années 1830. Entre 1865 et 1870, François Gustave Honoré Chevallereau (1818-1889), maître d’équipage jusqu’en 1872, agrandit le territoire en faisant l’acquisition du domaine de Terre-Neuve qui permit à l’équipage Chevallereau de chasser en forêt de Chizé, au sud de Niort. Ainsi, lorsque l’Équipage de Bois-Sorin se rendait à Chizé, les cavaliers, suivis des chiens, parcouraient près de 90 km depuis le chenil pour découpler par la suite pendant deux mois dans la voie du chevreuil.
L'Equipage de Bois-Sorin par Karl Reille - Illustration tirée de l'ouvrage La Vénerie française contemporaine (1914) - Le Goupy (Paris)
Gustave Chevallereau (1849-1914), fils du précédent maître d’équipage, prit le fouet en 1872. Son père mourut en 1889, plusieurs années après avoir transmis l’équipage. La lecture de l’acte de décès rédigé par le maire de la commune de Sainte-Pexine, dont dépendait le château de Bois-Sorin, permet de se figurer le haut degré d’intimité dans lequel évoluaient parfois les membres du personnel de vènerie et leurs maîtres : « Ont comparu M. Chevallereau Gustave, profession de propriétaire, demeurant au château de Bois-Sorin, qui a dit être fils du défunt, et Baudon Auguste, profession de piqueur, demeurant à Bois-Sorin, qui a dit être non parent du défunt ; lesquels nous ont déclaré que M. Chevallereau Gustave François Honoré est décédé dans cette commune le six mars courant, à neuf heures du soir. »
Les Chevallereau père et fils furent des éleveurs réputés et spécialistes du courre du chevreuil. Les chiens étaient issus de l’élevage de Gustave Chevallereau père, qui élabora un mélange subtil à partir d’un Foxhound, venu du chenil anglais du duc de Grafton, et de lices vendéennes. Les fruits obtenus furent mêlés progressivement à des anglo-saintongeois et des anglo-poitevins par Gustave Chevallereau fils. Vers 1890, cette meute de tricolores, vites et résistants, prenait 45 chevreuils par saison. En 1901, dans Le Nemrod, Auguste de Chabot écrivit : « La meute vendéenne du maître d’équipage de Bois-Sorin est le résultat de judicieux accouplements. Nous avons pu admirer quelques sujets absolument réussis : grande taille, longue encolure, tête distinguée, poitrine profonde, légers de construction bien que musclés, attendu qu’ils ne portent pas de poids inutile. Mes sincères compliments à l’habile éleveur. » À Bois-Sorin, à la fin du XIXème siècle, il n’y avait guère plus de trente chiens au chenil chaque saison. En effet, beaucoup des sujets de la meute étaient vendus aux piqueurs de grands équipages de la région parisienne qui descendaient dans le Poitou pour faire leur marché.
Gustave Chevallereau fils était un homme peu soucieux de sa santé et qui aimait passer du temps à table. Il mourut précocement en 1914. Après la guerre, son neveu, Louis Perreau de Launay (1872-1947) poursuivit l’équipage qui fut remonté avec les dix-huit chiens conservés pendant le conflit. Perreau de Launay eut d’abord du mal à retrouver le rythme d’antan. Seuls trois des chiens remis en meute avaient déjà chassé avant la guerre. Les autres étaient jeunes et inexpérimentés. Cependant, on disait volontiers de M. Perreau de Launay qu’il « chassait mieux que ses chiens » et l’Équipage de Bois-Sorin rencontra de nouveau le succès. À partir de 1919, Louis Perreau de Launay se déplaçait en Touraine en début de saison pour découpler avec l’Équipage Champchevrier et, à partir de 1930, il chassa avec le Rallye Pas des Chaumes de Maurice Hennessy, en forêt d’Aulnay. En 1939, l’équipage démonta. Jacques Perreau de Launay (1906-1974), fils de Louis, emporta quelques chiens en Touraine. Ils servirent à la remonte de l’Équipage Champchevrier après la Seconde Guerre mondiale.
L’Équipage de Bois-Sorin connut quelques bons piqueurs : Auguste Baudon, déjà cité, qui fut une très bonne trompe ; Augustin Libaud, qui resta trente-deux ans à l’équipage ; Henri Roux, venu du Rallye Thiouzé, qui accompagna l’équipage avec talent jusqu’à l’ultime saison.
(Gaspar Soulat - Texte tiré du supplément au numéro 226 de la revue Vènerie) |
Race(s) de chiens | Anglo-Saintongeois |
Anglo-Poitevin | |
Vendéen | |
Chenil | Château de Bois-Sorin 85320 Mareuil-sur-Lay-Dissais |