Equipage Piqu'Avant Morvand - Vautrait de la Vénerie

Né en 1829 et mort en 1891, lieutenant de louveterie, M. d’Osmond montait en 1850 un petit équipage pour courir cerf et daim à Pontchartrain, demeure de ses parents. C’est à cette date qu’un accident de chasse à tir lui fit perdre sa main droite.

En 1853, il s’installa à Donzy dans la Nièvre puis à Coulonges où il chassa avec M. de La Guiche. Enfin, il consacra sa nouvelle demeure, la Vénerie au culte de la chasse. Les huit panneaux des salons furent peints par Heyraud, et toute la décoration intérieure était « vénerie ». Ce fut un des plus splendides vautraits, monté avec un luxe de détails inouï. Sa tenue était parfaite, ses chevaux excellents, les chiens primés à l’exposition de 1865. L’animal était toujours servi au couteau.

En 1856, il prit 20 sangliers à Fretoy, 10 en forêt d’Azy, 10 cerfs et 5 daims à Ponchartrain. A partir de 1860, M. d’Osmond prit l’habitude de chasser en forêt d’Halatte début janvier. Les chiens étaient hébergés chez le comte de Berteux à Courteuil. La guerre de 1870 les y surprit et faute de nourriture, il fallut les abattre : une partie des chiens fut vendue au vicomte J. d’Anchald, à Beaumont.

Ferme rouland au milieu d'une noce par Karl Reille - Tirée de Les Hommes des Bois (2008) - R. d'Osmond - Bibliothèques des introuvables (Paris)

M. d’Osmond habitait à Paris un hôtel particulier boulevard Maillot et y organisait des fêtes célèbres relatées par les journaux de l’époque. Il connaissait de grands musiciens de son époque : Auber, Meyerber, A. Thomas, R. Wagner. Il composa un opéra Le Partisan dont la première eut lieu à l’opéra de Nice en février 1881.

Trois hommes à cheval et deux à pied servaient l’équipage. Les hommes à pied portaient la veste à basques courte et les bas blancs avec jarretières. Dix gardes portaient la tenue inversée noire et rouge avec baudrier. Le garde chef était à cheval, en tenue de forestier verte et galons argent.

Une des chasses les plus émouvantes eu lieu à Châteuneuf dans le Cher chez son beau-frère le duc de Maillé : un sanglier se fit chasser jusqu’à deux heures du matin et fut pris après avoir fait sept fois le tour d’un cimetière, poursuivi par la meute et les veneurs, éclairés par un clair de lune splendide, telle une ronde de sabbat infernal.

Le comte d’Osmond, voyageur, chasseur et conteur, avait aussi de grandes chasses en Tyrol et a laissé des récits remplis de vie sous les titres de Les hommes des bois, A La Billebaude… On y trouve des récits de chasse et des portraits de veneurs tracés d’une plume habile et alerte.