Historique | Sous-préfet de Bourgogne, M. J. Perret chassa un peu le loup, surtout le chevreuil bien qu’il découplât souvent sur le sanglier avec le Comte de Moreton. Il fut sociétaire du « Rallye Bourgogne ». En 1837, au mois de Novembre, il y avait une nombreuse réunion de chasse à Sully. Elle se composait de nobles châtelains, du Marquis Rostaing de Pracomtal, du Comte de Villers La Faye et de son fils Joseph, d’Edouard de Wall, de Jean de Montfort, d’Olivier de La Rochefoucauld, d’Henri de Sassenay et de M. Jules Perret. Malgré tout leur courage, ils ne purent rien prendre car le gibier manquait. Monsieur Jules leur proposa alors d’aller chez lui, à Produn chasser un sanglier qu’il avait vu dans les bois. A l’heure dite toute la troupe renforcée d’Alexandre de Vitry mettait pied à terre dans l’humble cour du modeste Produn. Le sanglier était remisé à 10 minutes de la maison qu’un succulent déjeuner parfumait de la cave au grenier. M. le Marquis de Foudras qui a décrit cette chasse dans ses mémoires renonce à décrire les mets ; il parle simplement de coq d’Inde, dévorés de bon appétit et de si bon coeur, des chambertins, enfants de la comète de 1811, des malagas contemporains de Philippe II et des liqueurs de Mme Amphoux qui n’en fait plus. Parmi les convives, les uns grisaient leur voisin, les autres se grisaient eux-mêmes et le reste remplissait les deux fonctions à la fois. La pièce dans laquelle le repas était servi était au premier étage. Tout à coup la porte s’ouvre et une des marmitonnes crie « le feu est à la maison !! il pleut des charbons dans la cuisine !! » « Ouvrez vos parapluies ! dit M. Jules et laissez-nous tranquilles » les autres convives sans bouger de place se mettent à crier « Bravo ! ». Cependant sur une observation du Marquis de Mac Mahon on se disposa à sortir non sans avoir achevé truffes, pâtés, bouteilles. Il était temps, l’escalier commençait à pétiller. La poutre qui supportait la salle à manger était presque consumée. Puis l’on s’en fut au sanglier. Lancé, il débouche un instant du côté de la grande route (Nationale 80) puis rentre dans ses foyers, traverse une première fois l’étang de la Noue alors en culture, dont la chaussée sert de limite avec la forêt de Planoise, puis retourne ensuite à l’étang de la « Falourde » où il tue deux chiens, en blesse quatre autres et finit par recevoir le coup mortel de la carabine d’Olivier de La Rochefoucauld. Cette brillante société menait joyeuse vie. Les anciens d’Antully racontaient qu’à l’occasion de la Saint Hubert, Monsieur Jules avait donné à ses amis une hospitalité de huit jours, dans la ferme de Produn. Ils y étaient douze entassés dans deux petites chambres. Les déjeuners et les dîners étaient servis par un artiste culinaire de Paris : Michel Chevet. M. Jules fit si bien les choses qu’il fut obligé de vendre Produn. Ce fut alors M.de Loisy qui en 1839 acheta Produn. |