Equipage Berry Nivernais
(1880 - 1911)
Maître(s) d'équipage | Antoine du Bourg de Bozas (1880 - 1911) |
Territoire | Forêt de Vierzon |
Devise(s) | Laissez-faire. |
Fanfare(s) | La Boscary |
Historique | En 1874, Antoine du Bourg de Bozas, veneur distingué, créa un vautrait dans les environs de Nevers. Il chassait dans les forêts des Amognes. À la tête d’une fortune qu’on disait considérable, le marquis du Bourg de Bozas élevait d’excellents chevaux et importa des Foxhounds venus des meilleurs chenils anglais. Toutefois, ces chiens n’étant pas à leur aise dans les ronciers nivernais, ils durent être remplacés par des bâtards du Haut-Poitou après une seule saison. M. du Bourg surmonta ces difficultés initiales mais démonta son vautrait après quelques années. En 1880, il partit pour le sud de la Sologne et y mit sur pied une autre structure, l’Équipage Berry Nivernais, destinée à prendre les lièvres des environs de Vierzon.
Devant le château de Saint-Hubert - Collection Claude Alphonse Leduc
Arrêtons-nous un instant sur la zone géographique dans laquelle se trouve le château de Saint-Hubert, construit pour la vènerie et où fut installé le chenil. Il est situé dans un petit triangle formé par les bourgs de Neuvy-sur-Barangeon, Vouzeron et Nançay. Aujourd’hui encore, un automobiliste averti – même roulant à allure modérée – peut sans difficulté, en quelques minutes, passer successivement devant plusieurs hauts lieux de notre histoire cynégétique : les installations de la Grand’Garenne de l’équipage Montsaulnin-d’Aramon, le domaine de La Croix qui appartenait à Grégoire Sturdza, le château de Nançay (depuis lequel M. Pépin-Lehalleur chassait les loups solognots), l’historique chenil de Vouzeron (bâtis au coeur du village et inscrit à l’inventaire des monuments), celui du Piqu’Avant Sologne à Fontenay, etc. Bref, l’endroit où M. du Bourg fonda son très bel équipage de lièvre fut et demeure un véritable pays de vènerie.
Parce qu’il était monté sur un très grand pied, le Berry Nivernais est resté dans les mémoires. Alors que l’équipage comptait 40 Beagles-Harriers au chenil, on en découplait régulièrement une vingtaine. Sur certaines photographies d’époque, la meute est encadrée par quatre hommes montés – soit un homme pour cinq Beagles… En vérité, l’équipage disposait d’un piqueur (M. Duvivier), de deux valets de chiens à cheval (MM. Beaurenault, Pinault) et d’un homme monté chargé d’assister le maître d’équipage. Le marquis du Bourg de Bozas chassait tous les deux jours à partir du 15 novembre. Il dirigeait lui-même les opérations. On prenait une soixantaine de lièvres chaque saison. Vers 1905, 25 veneurs habituels (des propriétaires voisins) suivaient les chasses. Parmi les cavaliers, on rencontrait régulièrement Louis de La Bastide, célèbre auteur de Pourquoi j’ai manqué mon cerf et de Pourquoi j’ai manqué mon chevreuil – qui, fort malheureusement, ne nous a pas laissé un Pourquoi j’ai manqué mon lièvre qui eût certainement été fort instructif.
Antoine du Bourg de Bozas démonta en 1911. L'équipage fut vendu à M. Alain Bourbon. Le fils d'Antoine, Emmanuel, chassa à nouveau en Nivernais durant les années 1920. En 1974, le château de Saint-Hubert fut acheté par Jean-Bedel Bokassa, empereur de Centrafrique. La bâtisse lui appartiendra jusqu’en 1995.
(Gaspar Soulat - Texte tiré du supplément au numéro 224 de la revue Vènerie) |
Race(s) de chiens | Beagle Harrier |
Chenils | 58270 Saint-Benin-d'Azy |
Château de Saint-Hubert 18330 Neuvy-sur-Barangeon | |
Château de La Retraite 18330 Neuvy-sur-Barangeon |