Vautrait Seillière
(1871 - 1876)
Maître(s) d'équipage | Baron Roger Seillière (1871 - 1876) |
Devise(s) | Harloup les Beaux. |
Fanfare(s) | La Baron Seillière |
Historique | En 1872, Roger Sellière se trouvait à la tête d'une belle fortune; les bois de Fressin et Créquy (représentant à eux deux 1290 hectares !) étant passés aux mains des dames Sellière, il monta un vautrait (chenil et écuries ayant été construits près des ruines de la vieille tour de l'enceinte fortifiée de l'ancien château de Fressin) et commença ses laisser-courre au sanglier.
Bien que de belle apparence physique, il souffrait d'une infirmité bien gênante pour chasser à courre : une certaine surdité ; si bien qu'il entreprit de rassembler une meute de près de 150 chiens (moitié anglais, moitié bâtards du Poitou) afin de pouvoir entendre quelque peu les récris des bien-aller, encadrée par 4 hommes à cheval (le premier piqueux se prénommait Ulysse et avait appris le métier chez le comte de la Porte-aux-Loups. Avec un tel train d'équipage, il fut nommé lieutenant de louveterie et les sangliers n'eurent désormais qu'à bien se tenir.
Il écuma ainsi la région des environs de Saint-Omer, notamment les forêts de Clairmarais (2) et d'Eperlecques (3), qui étaient à l'époque très vives en animaux. Le Baron s'y accidenta gravement en voulant servir une laie, qui tenait le ferme dans les marais de Thiembronne; sa dague ayant glissée le long des soies il fut renversé par la bête furieuse et eut les doigts broyés tant et si bien qu'on dut l'amputer d'un de ceux-ci.
Il réalisa sa plus belle chasse, après une attaque à Cires-lès-Mello (dans la propriété du duc de Mouchy) où un très grand sanglier se fit prendre dans les environs de Beauvais.
Après avoir dépeuplé tous les sangliers de la région dans un grand faste (de nombreux officiers des garnisons d'Hestin et de Saint-Omer, les quelques châtelains du coin et de nombreux amoureux de la grande vénerie et de ses traditions suivaient les chasses; les curées se faisant toujours sous les flambeaux, dans la cour du chenil) un dernier laisser-courre eut lieu, en 1876, par déplacement en forêt de Boulogne. Le comte du Passage y fait allusion ainsi : « ...L'assistance à l'assemblée y fut aussi nombreuse que bigarrée. La haute société, la bourgeoisie, y coudoyaient la colonie anglaise, tandis que le patron du lupanar le plus en vogue promenait ses pensionnaires dans un break correctement attelé... ».
Puis l'équipage fut démonté faute de combattants; une bonne partie des chiens de l'équipage (ainsi que le pauvre Ulysse) fut repris par un certain Monsieur Bary, le reste périssant par une épidémie de rage. La maître d'équipage abandonna Fressin pour courir les Amériques, où il y décéda en 1892 (dans la ville de New-York).
(Informations : M. P. Verro)
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Race(s) de chiens | Bâtard Poitevin |
Anglais | |
Chenil | Chateau de Fressin 62140 Hesdin (1871 - 1876) |