Equipage du porte-arquebuse du Roi en Gévaudan

(1765 - 1765)

Maître(s) d'équipage François Antoine (1765 - 1765)
TerritoireGévaudan et Auvergne
Historique

Cet équipage - qui n'est en fait qu'une partie de la Louveterie royale de Louis XV - est celui qui a été envoyé en Gévaudan en juin 1765, par le roi, dans le but d'y tuer la bête (La Bête du Gévaudan) qui désolait la région depuis l'été 1764. Il était dirigé par François Antoine (1695-1771), lieutenant commissionné des chasses, porte-arquebuse du roi, sous-lieutenant en titre et inspecteur de la forêt & des chasses de la capitainerie royale de Saint-Germain-en-Laye, garde des fusils du roi, du magasin des poudres royales et des armes de guerre.

 

Si les méthodes employées pour débusquer La Bête et détruire les loups du Gévaudan ne relevaient pas tout à fait de la pratique de la vènerie telle que nous l'entendons aujourd'hui, François Antoine disposait de chiens courants issus des chenils royaux et il servait aux chasses de l'équipage royal.

 

François Antoine et la Bête du Gévaudan - Gravure - BnF

François Antoine et la Bête du Gévaudan (XVIIIe siècle) - Gravure - BnF

 

Dès 1717, François Antoine avait recu de son père, Jean-Marc Antoine, seigneur de Champeaux, une charge de porte-arquebuse du roi en survivance. Son père servit à ce rang, à la vènerie et aux chasses à tir, les rois Louis XIV et Louis XV. Les Antoine sont issus d'une longue lignée de la noblesse commensale originaire de la région de Rethel, de la Lobe au lieu-dit de Mazarin, dans les Ardennes. Ils s'étaient installés au XVIIe siècle à Saint-Gemain-en-Laye et s'étaient placés petit à petit au service du roi, depuis Louis XIII.

 

En 1737, à la mort de son père, François Antoine reçut la charge en titre de porte-arquebuse du roi Louis XV. Il était principalement affecté au service des tirés de Sa Majesté où il contrôlait les fusils chargés par les arquebusiers royaux.

 

Depuis le milieu du XVIIIe siècle, selon les préceptes de d'Yauville, l'emploi de l'arme à feu fut jugé nécessaire pour l'hallali de l'animal chassé afin d'épargner les chiens mais aussi les veneurs. C'est ainsi que François Antoine trouva pleinement l'emploi de son long fusil de porte-arquebuse au sein des principaux équipages de la Grande Vènerie royale. Il se distingua particulièrement dans celui du courre du loup. Il viendra à bout du grand loup du Soissonnais puis de la Bête de Versailles en 1746.

 

Sa chasse fut imortalisée par Jean-Baptiste Oudry qui en fit deux tableaux, un pour le cabinet du roi (aujourd'hui au Musée de Gien) et un second plus petit qui fut offert à François Antoine. Pour ce laisser-courre au loup, le porte-arquebuse disposa de deux dogues des Abruzzes et de deux grands lévriers d'Irlande (cousins du Wolfhound). François Antoine chassa un peu partout en France, souvent en présence de Louis XV, et à l'étranger.

 

Suite à l'échec des louvetiers normands Vaumesle d'Enneval à débarasser le pays de Gévaudan de La Bête, Louis XV fit appel à son fidèle porte-arquebuse, alors âgé de 70 ans, qu'il expédia en ce pays renforcé d'un très bel équipage. François Antoine tua finalement un grand loup aux bois de l'Abbaye Royale des Chazes, en Auvergne, le vendredi 20 septembre 1765, jour de la Saint-Eustache. Son fils conduisit cet animal à Clermont, pour qu'il y soit naturalisé par le chirurgien militaire Jaladon, puis à Versailles pour le présenter devant le roi et la Cour.

 

Loup tenant tête à six chiens - XVIIIe siècle - © RMN-Grand Palais - Château de Fontainebleau

Loup tenant tête à six chiens - XVIIIe siècle - © RMN-Grand Palais - Château de Fontainebleau

 

François Antoine et plusieurs gardes-chasses demeurèrent sur place jusqu'au 3 novembre afin d'éliminer la louve et les louveteaux de ce mâle. Ce gros canis lupus fut un temps officiellement considéré comme la véritable Bête du Gévaudan, avant de se voir rélégué dans la catégorie des diverses bêtes dévorantes de cette contrée.

 

François Antoine reçut une forte prime en récompense pour son succès et fut autorisé, dès 1766, et avec l'aval du roi, par Louis Pierre d'Hozier, juge d'arme de la Noblesse de France, à ajouter dans son blason un loup mourant couché. Il décéda à Dax le 7 septembre 1771. Il fut inhumé dans la crypte de la cathédrale Notre-Dame-Sainte-Marie.

 

(Fiche entièrement réalisée à partir d'informations fournies par M. P.-P.-L. Berthelot)

Race(s) de chiens Mâtin
Chien d'Artois
Chenils Chenil de la Louveterie royale 78000 Versailles
Le Besset 43170 La Besseyre-Saint-Mary
Loup