Vènerie royale d'Henri IV

Henri IV a trente-six ans lorsqu'il monte sur le trône de France. Il est déjà un chasseur averti. D'après les chroniqueurs, la passion d'Henri de Bourbon pour la chasse est la seule qui rivalise avec celle qu'il entretient pour les amoures galantes. Selon Sully, le téméraire roi de Navarre manifeste un goût certain pour les chasses périlleuses comme celle de l'ours et du sanglier en son Béarn natal. Devenu roi de France, Henri fait chasser son équipage dans les forêts qui bordent Paris. Sa riche correspondance témoigne d'un intérêt vif pour le courre du cerf. Henri y relate aussi les résultats de ses chasses avec un orgueil attendrissant.

A Fontainebleau, il fait construire deux galeries de trophées très richement décorées et qui constituent un musée vivant des chasses royales. Prendre plusieurs animaux différents le même jour n'est pas chose rare pour le vert galant. Ainsi, toujours à Fontainebleau, tout en pratiquant la fauconnerie, il force un cerf puis un loup lors du même après-midi de chasse. En temps de paix, l'équipage principal d'Henri IV est doté d'une dizaine de lieutenants, de plus de 120 gentilshommes, de près de 50 valets de chiens, d'un boulanger, d'un chirurgien, d'un apothicaire... Le vautrait emploie une quinzaine de personnes. L'équipage réservé au loup comporte 16 subalternes. Ces effectifs seront maintenus pendant la régence de Marie de Médicis.

Chasse à l'ours telle que la pratiquait Henri de Navarre - La Chasse à travers les Âges - Comte de Chabot (1898) - A. Savaète (Paris) - BnF (Gallica)