Rallie Saint Hubert
(Depuis 1866)
Maître(s) d'équipage | Marie-Axelle Sicard (Depuis 2016) |
Michel Sicard (2000 - 2016) | |
Madeleine Sicard (1964 - 2000) | |
Honoré Guyot (1906 - 1964) | |
Julien Chambon (1866 - 1906) | |
Territoire | Divers |
Devise(s) | Rallie Saint Hubert. |
Fanfare(s) | La Rallie Saint Hubert, La Madeleine |
Historique | Ce célèbre équipage est la suite de plusieurs structures. Il a atteint une très importante renommée grâce à la personnalité de celui qui le dirigea pendant près de soixante ans, Honoré Guyot (1876-1964). Ce dernier chassa le sanglier dans la Nièvre avec son Rallye Montigny (de 1899 à 1902) puis dans le Cher (de 1902 à 1904), après son installation au domaine du Coteau, situé entre Vierzon et Bourges. L’équipage Guyot s’appelle alors Rallye Launay. La raréfaction de la bête noire pousse M. Guyot à mettre son équipage dans la voie du chevreuil. Il découple avec le Rallie Saint Hubert de Julien Chambon, son oncle. Cet équipage, appelé Rallye Saint Gilbert jusqu’en 1906, avait été monté dans l’Allier vers 1865. Résumons ce fort complexe cheminement, scandé par des changements de noms successifs, en informant notre lecteur désorienté que l’équipage d’Honoré Guyot et Albert Soubiran, ami et associé, emprunta le nom définitif de Rallie Saint Hubert à partir de 1906, intitulé qu’il a conservé.
Honoré Guyot en 1931 - Archives de l'équipage
Il est plus aisé de décrire les années qui suivirent. Honoré Guyot fut un veneur d’exception, considéré comme l’un des véritables grands maîtres de la vènerie du chevreuil. Comme ses contemporains de statut équivalent (Beauchamp ou La Bastide), M. Guyot était un chasseur capable de prendre la plume pour exposer avec conviction sa vision de la vènerie. On lui doit des textes importants publiés notamment dans le Bulletin de la Société de Vènerie. La voie, le change et le chien sont ses thèmes de prédilection.
Si Guyot chassa d’abord avec des bâtards saintongeois blanc et noir, il s’en détourna par la suite pour créer sa propre race de blanc et orange (on a parlé de chiens « fauves rouges »). Ils étaient élégants, de type particulier, de construction légère, forts de qualités morales exceptionnelles dans le change.
Théoriquement, Honoré Guyot représentait une forme d’anti-Beauchamp. Malgré sa courtoisie de veneur et le respect qu’il manifestait pour son collègue de l’Allier, Honoré Guyot avait parfois du mal à masquer son rejet des méthodes de chasse de Michel Beauchamp. Par un effet de miroir, les critiques que formulait le maître d’équipage du Rallie Saint Hubert permettent de connaître sa propre philosophie cynégétique. Selon M. Guyot, les chiens Beauchamp chassaient avec une vitesse telle qu’il était parfois difficile de savoir s’ils n’avaient pas fait change. Il les suspectait de partir volontiers sur un autre chevreuil, plus facile à prendre. En débucher, « ils se mettaient sur leurs pattes de derrière pour essayer de voir le chevreuil », disait Guyot. « On peut ne pas aimer la façon de chasser de ces chiens. On dirait une bande de loups derrière un animal », écrira-til en 1925. Dans un texte publié en 2007, Pierre Bocquillon rappelle même qu’Honoré Guyot refusait de céder ses chiens s’ils étaient destinés à chasser avec des éléments issus du sang Beauchamp…
En somme, les chiens du Rallie Saint Hubert, eux, étaient très travailleurs, façonnés pour maintenir leur animal, coûte que coûte et au milieu du change – dans un territoire situé sur la rive gauche du Cher, où chaque enceinte abritait plusieurs hardes de chevreuils et où l’attaque était immédiate à chaque rendez-vous. Entre 1920 et 1939, l’équipage Guyot eut ainsi de très grands chiens de chevreuils : Sirène, Ballade, Avocat, qui ne se trompait jamais, Baryton, Marengo…
Galette et Etendard en 1932 (Rallie Saint Hubert) par Karl Reille - Mémoires - Archives de l'équipage
En 1945, Honoré Guyot remonta l’équipage en chassant d’abord des sangliers. De 1945 à 1955, il eut aussi une meute d’Otterhounds pour chasser la loutre à Preuilly. En 1947, l’équipage fut remis dans la voie du chevreuil avec des Poitevins jusqu’à la mort de M. Guyot en 1964. Madeleine Sicard, sa fille, lui succèda. En 2000, elle transmit le fouet à ses fils qui maintinrent la meute dans la voie du chevreuil.
(Gaspar Soulat - Texte pour partie tiré du supplément au numéro 226 de la revue Vènerie)
Autres noms usuels (anciennes appellations) : Rallye Montigny, Rallye Launay. |
Race(s) de chiens | Poitevin |
Français Blanc et Orange | |
Chenil | Le Coteau 18120 Preuilly |